Toi, l'enfant qui n'est pas né
J'aurais pu te garder dans mon sein, dans mon ventre
j'aurais pu oublier les peurs qui m'habitaient
mais toutes ces décisions qu'il m'aurait fallu prendre
résonnaient dans mon âme comme autant de boulets
J'aurais pu t'enseigner les senteurs de l'hiver
j'aurais pu te montrer comment sent le printemps
mais tous mes beaux espoirs se changeaient en galère
quand ton père, par un mot, me vidait de mon sang
Il n'a pas su trouver les gestes amoureux
pour apaiser ma peine et noyer ma douleur
du haut de sa conscience, il a fermé les yeux
ne se doutant qu'à peine qu'il me crevait le coeur
Aujourd'hui, je ne suis plus rien qu'une ombre morte
une pauvre silhouette sans nom et sans âme
un triste pantin qui s'effiloche
que l'on suspend à une porte
et qui n'a plus rien d'une femme
Aujourd'hui, je ne suis plus rien qu'un coeur blessé
qui traîne au hasard des chemins
une marionnette désarticulée
sans plus aucun geste sensé
et dont personne ne se souvient ...
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