Liberdade

Liberdade

La porte de la folie

Tu as emprunté le couloir de l'amertume assassine juste pour trouver un coin de verdure, voulant nier ce présent qui t'est soudain devenu hostile. Tu veux traverser le couloir afin de trouver la porte qui donnerait sur une route ensoleillée par un ciel tourné vers l'infini. Alors, tu gardes les yeux bien ouverts pour éviter les feux rouges qui clignotent sans cesse.

 

Son odeur te brûle encore la peau. Et en empruntant ce couloir, tu voudrais gommer le néant de l'abîme vertigineux dans lequel tu as sombré. Tu es tombée dans l'oubli de toi-même, dans l'abnégation des utopies dans lesquelles tu errais.

Tu continues à te débattre dans l'improbable dilemme de son existence. Qui était-il ? L'as-tu seulement su un jour, trop encombrée par cet amour qu'il te jetait en pleine gueule et pour lequel tu tendais l'autre joue, le remerciant presque de ce cadeau empoisonné.

 

Ferme la porte derrière toi. La porte de la folie dans lequel il t'a emmuré, faisant de cette douleur une alliée qui te rapprochait de lui. Alors, même si la clé est introuvable, force-la cette porte, déverrouille-la. Elle n'est que la rage qui te consume et qui implose en toi. Sors-la de toi, ne la dose pas. Extirpe-la de ton âme, de ton corps. Ne l'enferme pas dans ce chaos qu'il a laissé régner en toi, dans cette charade monstrueuse qu'il reconvertissait en amour, te donnant l'illusion que ses sentiments étaient authentiques. Habille-toi d'autres pourquoi, d'autres comment. Revêts-toi de la colère de l'innocence bafouée. Ne change pas celle qui était en toi, mais redeviens-la. Gomme l'aujourd'hui et le hier qui parlent encore de lui. Redonne à ta vie la lumière de ses néons. L'interrupteur est à portée de ta main. Rentre les griffes dont tu as lacéré tes rêves.

 

Oublie qu'il était tout et qu'il n'est plus rien. Accompagne-moi au sommet de la montagne. Là où le ciel se mélange à l'horizon et où le vent te caresse le visage. Laisse-toi guider vers cet ailleurs où rien d'autre n'existe que le silence et la paix. Ce silence et cette paix que la petite fille qui est en toi réclame et ne trouve plus. Hume ce parfum de néant, cette odeur d'abîme et respire haut et fort, comme si le monde soudain t'appartenait.

 

Viens, couches-toi à mes côtés sur ce lit de lumière que j'ai préparé pour toi. Détends-toi et ferme les yeux sur ce passé qui n'est plus le tien. Hurle à pleins poumons ton désespoir et ton chagrin, ta rancoeur et tes questions sans réponses. Hurle ce noeud qui te prend à la gorge dans le tourniquet de la déraison. Hurle à la vie, à la mort.

 

Il était ton ami et ton amant. Le jour et la nuit, l'amour et la vie. Il était l'aujourd'hui et l'infini. Et cette partie de toi qu'il a dérobé reste à jamais éclatée.

 

Viens, je t'emmène sur la montagne. La nuit est finie. L'aube est là. Respire ses senteurs et éblouis-toi de son aura. La nuit s'est voilée des ombres du passé, décapitant une souffrance qui t'a consumée.

 



15/01/2007
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