Liberdade

Liberdade

L'impuissance

La souffrance a été trop forte. Elle s'est imprégnée dans mon corps. La petite fille que j'étais avait mal et ne savait pas le dire, alors elle encaissait, elle enfouissait, elle gardait au fond d'elle toute cette douleur...

Aujourd'hui, la femme est l'enveloppe de la petite fille qui n'a pas réussi à exorciser son passé. L'adulte porte encore en elle les traces d'un autrefois qu'elle n'a pas réussi à gérer.

La douleur n'a pas d'odeur, elle s'inscruste en nous et déchiquète nos repères. Il faudrait savoir l'apprivoiser, l'accepter, en faire une amie... Peut-être acceptera-t-elle un jour mon pardon pour l'avoir détestée sans même tenter de la comprendre.

Trouver les mots pour lui parler, pour l'apaiser, pour la freiner. Cette douleur s'est inscrite en lettres de sang sur mon corps, dans mon corps et je l'ai faite mienne sans même lutter, me conditionnant dans ce qu'elle m'apportait de négatif.

Comment faire pour la décrire ? Comment faire pour lui donner une consistance, une couleur, une réalité aux yeux des autres ?

Peut-être finalement n'est-elle que le schéma d'une pensée surgissant du fond de notre cerveau et qui prend vie ? Serait-ce si simple ? Serait-ce si facilement explicable ?

N'existerait-elle que parce que nous lui donnons du crédit ?

Mais alors, pourquoi ? Où chercher la réponse à cette soi-disant volonté de nous faire mal à nous-mêmes ? Serions-nous fous, ou hypnotisés par des croyances erronées ? Comment accepter, le matin en se levant, d'avoir mal ? Cette simplicité est dérangeante.

Pour ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur âme, réduire la douleur à un schéma est affolant.

Souvent, la douleur physique nous amène vers la douleur de l'âme, car un processus de questionnement se met en place.

Pourquoi et comment ? Pourquoi moi ? Pourquoi ça ?

Pourquoi la douleur nous ramène-t-elle à l'état de l'enfant que nous étions et qui cherchait constamment sa mère ? Le besoin d'être protégé, aimé, rassuré.

On prétend que la maladie est créée par la pensée? Mais est-ce la pensée aussi qui meurtrit notre corps par ces souffrances parfois si aiguës ? qui nous réduit à l'état si fragile et si humble de n'être plus rien face à cette douleur lancinante ?



14/01/2007
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